Vanessa Perret: rencontre avec la vice championne de France 2015

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Pas de doute, le 16×50 aura réussi à véritablement réveiller les bassins et particulièrement cette année où les médailles n’ont jamais été autant courues. Vanessa Perret arrivait en recordwoman de France à Chartres et l’on pouvait facilement se laisser aller à imaginer un final à couteaux tirés entre elle et celle qui avait aussi battu le record de France cette année Hélène Gass. Et c’est ce à quoi nous avons pu assister: une véritable apothéose où toutes les émotions ont su se mêler pour nous offrir une course quasi historique.

Une rencontre s’imposait avec Vanessa Perret. Place à elle !

Vanessa Perret
Vanessa Perret

1 Te voilà membre de l’équipe de France, vice championne de France et sélectionnée pour les mondiaux, alors heureuse ?
Vanessa Perret : Oh oui heureuse ! De nouvelles expériences à venir. Ce sont des étapes qui contribuent à grandir la motivation pour aller plus loin. Rentrer dans le collectif France, rencontrer et partager des moments avec tous ceux qui en font partie est une belle récompense. Un rêve qui se réalise.

vanessa perret au départ
vanessa perret au départ

2 Revenons un peu sur le « fameux » 16x50m. Comment arrives tu à Chartres, quel est ton état d’esprit avant la course ?
Le 16×50 comme les disciplines de sprint en natation me procurent de la sérénité contrairement aux disciplines dites de « long ». J’arrive donc à Chartres confiante mais pas dans l’état de forme optimum que j’aurai aimé. De la fatigue liée à mon rythme de vie depuis plusieurs mois, une tendinite, une entorse à la cheville ont fait que je venais à Chartres dans l’optique de m’éclater et d’améliorer mon meilleur temps que je me savais capable de descendre tout en me préservant mentalement et physiquement.
-t’imaginais tu un tel final ?
Je n’aime pas imaginer ce qui pourrait se passer car je préfère les surprises et éviter les déceptions. Je savais que je n’étais pas en grande forme donc mon attention se concentrait sur l’objectif d’améliorer mon temps.
3 Peux tu nous raconter ce 16 et surtout longueur après longueur ou plutôt récup après récup comment tu l’as vécu ?
Dans les 2 minutes avant le départ, la palme dans l’eau, pour la 1ère fois sur un 16×50, j’ai eu envie de pleurer. J’ai eu une prise de conscience par mon côté compétitrice que je ne pourrai pas jouer la combativité avec Hélène. Je me suis déviée de cette pensée pour ne pas me laisser submerger par cette émotion et pour rester concentrer sur MON 16×50. Je pars avec une ligne de conduite au niveau des départs que l’on s’était donnée avec Marc mon coach.

vanessa perret
vanessa perret

On fonctionne en fourchette pour les départs, je choisis quand partir à chaque longueur. Dans ma bulle dès le 1er 50 je reste concentrée sur ma nage et mes départs. Au 3ème 50, ma cheville se manifeste me rappelant de ralentir ma vitesse pour ne pas appuyer autant sur la palme. Au fur et à mesure des longueurs la douleur se faisait de plus en plus ressentir m’empêchant de trouver le relâchement dans ma nage et dans ma tête lorsque j’étais sous l’eau.

Au 12ème 50, le plaisir sous l’eau n’y étant pas, je me suis déconnectée du temps, je n’étais plus concentrée sur rien d’autres que ma cheville. Au 16ème j’étais heureuse que ce soit terminé et deux fois plus heureuse quand j’ai vu mon temps.

vanessa perret la lutte
vanessa perret la lutte

4 Si tu pouvez changer un truc sur cette course ce serait quoi ?
Ma cheville pour avoir le plaisir que j’ai sous l’eau habituellement.
5 Au final on vous voit dans les bras l’une de l’autre, n’est ce pas un véritable atout pour les compèt à venir ?
J’apprécie Hélène, c’est dommage que l’on n’est pas l’occasion de se croiser plus souvent. On est toutes les deux des passionnées de la même discipline c’est chouette de partager ça avec quelqu’un. On va se tirer vers le haut ensemble c’est ce qui est formidable dans le sport.
6 Ta vie a pas mal évoluée, peux tu nous parler du quotidien de Vanessa Perret ?
Employée comme maître-nageur dans un centre de sport, mon réveil sonne à 6h48 tous les matins du lundi au vendredi. Je donne des cours de type AquaFitness, AquaBiking, Natation le matin et midi puis assure la surveillance de l’espace aquatique l’après-midi. A 16h30 je rentre chez moi pour prendre mon goûter, m’occuper de l’appartement, des démarches personnelles. A 19h30 je prépare mes affaires et je file à l’entraînement qui durera entre 1h et 2h. 21h30/22h30 je rentre, range mes affaires, fais sécher le maillot, mange, et vais me coucher. Le week-end, j’en profite pour faire une activité extérieure (vélo, course à pied, roller, marche), me reposer, profiter de mon amoureux loin des entraînements. Le planning des entraînements sont ajustés en fonction du planning du boulot et de la fatigue liée aux cours que je donne là-bas

Vanessa Perret en 2014 à Nimes
Vanessa Perret en 2014 à Nimes

7 Tes prochains objectifs hors mondiaux ?
Continuer à me faire plaisir et à découvrir de nouvelles choses pour progresser et me spécialiser dans les disciplines de sprint en apnée. Je vais me mettre à la nage avec palme pour m’y aider.
8 Côté entraînement, on a pu te voir changer pas mal de choses, tu nous en parles ?
Cette année avec Marc, on a décidé d’accentuer le travail sur la technique. On a été consulté le technicien très pointu, Oleg, pour avoir les bonnes billes à l’entraînement. Les progrès se sont vite fait ressentir sous l’eau et sur les chronos. Jusqu’à maintenant au niveau renforcement musculaire on était sur du maintien, on a très peu fait de musculation spécifique pour les disciplines de sprint. Chose qui va changer pour la préparation des championnats du monde.

Vanessa Perret et Marc son compagnon
Vanessa Perret et Marc son compagnon

9 Bon c’est pas tout mais…on va en mer ? Comment vois tu l’apnée en mer et en piscine ?
Deux mondes différents. La profondeur reste pour moi un milieu mystérieux et hostile. J’adore faire de l’exploration mais je préfère les fonds de la piscine. Je me suis consacrée presque un an à la profondeur, je prenais confiance et ayant une bonne souplesse de la cage thoracique, j’évoluais bien en étant à l’écoute de moi-même. Puis après mon 1er squeez au Championnat de France poids constant l’an dernier dû à un manque de relâchement (froid + stress) et à un effort à 56 mètres pour décrocher les plaquettes, j’ai décidé d’arrêter la profondeur… pour le moment en tout cas. L’apnée en piscine m’offre plus de confort et de variété dans les disciplines entre le statique, les dynamiques de long et les sprints.
10 le mot de la fin ?
Les plus belles constructions se font en équipe. Vivement Mulhouse !

 

Merci et encore bravo à toi.